Laurence Deschamps-Léger alias Laucolo, commence son aventure en illustration agroalimentaire en 2014 et c’est seulement deux ans plus tard qu’elle décide de dessiner à temps plein. Laurence n’a pas le parcours typique d’une artiste, celle-ci étudie en développement international à l’Université McGill pour finalement se diriger petit à petit vers l’agroalimentaire. Ayant toujours eu un intérêt pour les systèmes alimentaires, elle travaille deux ans pour les Fermes Lufa, où elle s’y découvre un amour pour les produits du Québec. C’est suite à son emploi en tant que chargée de projets qu’elle décide de se lancer dans l’illustration des aliments. Sa mission : illustrer pour sensibiliser.

Entre l’art et la vulgarisation

« L’agriculture et l’alimentation, c’est tellement plus que ce qu’il y a dans notre assiette. Si l’alimentation était un iceberg, notre assiette en serait seulement le bout. » dit-t-elle. Laurence dessine avant tout pour connecter les gens à l’alimentation durable, à la saisonnalité et à la biodiversité, elle désire que ses illustrations soient une porte d’entrée pour la conversation sur ces sujets. Son art est pour elle une façon de communiquer sur l’agroalimentaire et son infolettre Mêlons-nous de nos oignons est une plateforme utilisée pour informer les consommateurs.

Ses illustrations pleines de douceurs sont aussi fort décoratives et tellement appréciées de plusieurs. Vendant son art dans des marchés d’artisans et en ligne sur Etsy, Laurence fait aussi plusieurs contrats de création visuelle et rédactionnelle pour des entreprises, des nutritionnistes et des agriculteurs. Par la beauté de ses dessins, il n’est pas difficile d’imaginer qu’elle vend aussi à l’international par l’entremise de ses ventes en ligne. En effet, celle-ci décrit avoir une demande grandissante pour du contenu en anglais.

« À chaque saison ses délices »

Native de Lachine et maintenant résidente de la Petite-Patrie, Laurence affectionne particulièrement le Marché Jean-Talon. C’est là qu’elle y trouve son tout premier point de vente, la Librairie Gourmande, dès 2015 et qui encore aujourd’hui vend ses illustrations. Au marché, elle aime acheter des fruits et légumes biologiques à la Ferme des quatre temps et à la Ferme Lussier. Elle passe aussi faire un tour aux Noix du marché, chez Épices de Cru, aux Jardins Sauvages (où elle attend impatiemment les têtes de violon) et pour des pâtes fraîches chez Pastificio Sacchetto.

Laurence s’efforce de vivre le moment présent à chaque saison, mais nous avoue qu’elle adore l’été et l’énergie que la saison lui apporte « c’est là que je suis à mon max, comme une plante! » lance-t-elle en riant. Contrairement au cycle agricole qui bat son plein, son cycle de création, lui, ralentit « j’aime voir l’été, être dans mon jardin, être au marché, être sur mon vélo… » On la comprend tellement! C’est lorsque l’automne débute qu’elle se met à dessiner davantage, confortablement chez elle.

Des projets futurs

Dernièrement, Laurence aime particulièrement dessiner les tomates « qui offrent des possibilités infinies par leurs formes, leurs textures, leurs tailles et leurs couleurs » s’enthousiasme-t-elle. Utilisant de l’aquarelle au départ, elle utilise maintenant sa tablette pour toutes ses illustrations « il y a tellement de sujets que je n’ai pas encore exploités, je pense entre autres à dessiner les graines et les céréales bientôt ». Tout en continuant l’illustration, Laurence désire éventuellement mettre sur pied un podcast. Ce projet servirait à poser des questions, à se pencher sur des enjeux actuels et à regrouper des invités de l’agroalimentaire québécois. Elle pense aussi à écrire un livre relatant ces sujets qui lui tiennent tellement à cœur. En somme, de beaux projets futurs et une belle perspective pour cette artiste aussi rayonnante que ses dessins!