Locavorisez vos repas des fêtes!
Crédits photos: Tran Greeny @trangreeny
Ils sont intimes, cette année, les repas des fêtes. Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas une raison pour ne pas imaginer un menu qui fera festoyer nos papilles! Et pourquoi ne pas se donner le défi que nos festins de fin d’année, en plus de nous procurer du bonheur en saveurs, nous rapprochent des agriculteurs et artisans gourmands du Québec? Voici quelques idées!
Le bol de punch, un classique dans bien des familles, est un morceau de tradition très facile à locavoriser notamment grâce aux inspirants spiritueux québécois qui se multiplient depuis quelques années. Côté jus, on opte pour ceux de pommes, de canneberges ou d’argousier par exemple. Des sirops locaux (bleuets, cassis, safran…) s’ajoutent au « bitters » d’artisans québécois pour créer des punchs aussi variés que véritablement uniques et festifs à souhait!
Une visite au marché saura assurément nous inspirer des petites bouchées à grignoter à l’apéro. On peut, par exemple, se laisser charmer par des poissons fumés du Québec. Ou par les crevettes nordiques (qui remplacent, dans plusieurs bouchées apéritives, les plus grosses crevettes venues de loin). Les olives peuvent être remplacées (ou accompagnées) de légumes marinés ou lactofermentés préparés par les producteurs québécois : betteraves, choux-fleurs, jardinières, et j’en passe! Vous aimez servir un bol de croustilles et de salsa? Vous en trouverez qui sont faites à base de tomates locales aux kiosques de certains maraîchers. Par ailleurs, ce ne sont pas les choix qui manquent pour servir une charcuterie d’ici (saucisson, terrines, pâtés…) ni les confits d’oignons et autres gelées de vin qui les accompagnent si bien.
Crédits photos: Fromagerie Hamel Présent dans les marchés Atwater et Jean-Talon
Faisons un grand bond par-dessus les plats principaux traditionnels des fêtes (dinde, ragoût de boulettes, tourtière…) qui sont généralement préparés à base de volailles, de porc ou de gibier du Québec. Passons directement au plateau de fromages, un grand classique des repas festifs, qui s’adapte facilement à toutes les tailles de tablées.
Les fromages: Nous sommes réellement privilégiés au Québec d’avoir accès à une si belle et grande variété de fromages fermiers de qualité extraordinaire. Laits de vache, de chèvre, de brebis ou de bufflonne, des pâtes fraîches aux pâtes dures, ce ne sont pas les choix qui manquent. Les fromagers sauront vous guider pour créer de belles sélections 100% locales.
Les pains: Visitez votre boulanger artisan préféré. À moins que vous ayez profité du confinement printanier pour devenir vous-même un véritable apprenti boulanger?
Les fruits secs: On voit régulièrement des plateaux de fromages accompagnés de figues fraîches ou séchées, de raisins ou de noix. S’il existe des noix nordiques produites au Québec (par exemple les noix de noyer noir ou cendré) qui sont exquises, il est plus rare de trouver des figues locales ou des raisins d’ici en plein décembre. Pourquoi ne pas miser sur des fruits provenant de chez nous? La pomme fraîche en tranches fines est excellente, tout comme le sont les pommes séchées. Canneberges ou cassis séchés peuvent aussi garnir en couleurs et en saveurs nos plateaux de fromages locavorisés.
Les accompagnements: Dans ce rayon, une visite au marché saura vite nous démontrer à quel point nous avons l’embarras du choix. Tant de gelées, confitures, chutneys et autres tartinades sucrées ou salées se marient à merveille avec les fromages. À ce chapitre, les artisans gourmands locaux rivalisent de créativité à notre grand bonheur.
Crédits photos: SAQ Présent au Marché Jean-Talon
Quoi de plus naturel que d’accompagner un festin de Noël locavorisé en remplissant nos verres d’une boisson produite au Québec? De la bière au vin en passant par les cidres, hydromels, cocktails et spiritueux, il existe aujourd’hui tellement de producteurs de boissons partout sur le territoire qu’on a réellement des options pour tous les goûts. Différents jus, moûts, kombuchas et autres boissons non alcoolisées locales accompagnent les festins même en mode sans alcool.
Crédits photos: Première MoissonPrésent dans les marchés Maisonneuve, Atwater et Jean-Talon
Saviez-vous qu’on peut faire son sucre à la crème ou son caramel maison à base de sirop d’érable plutôt que de cassonade? Qu’on peut cuisiner des bonhommes de pain d’épices en utilisant des aromates forestiers d’ici (ex. : poivre des dunes, nard des pinèdes, mélilot…)? Et faire ses biscuits à la confiture en s’inspirant des petits pots des producteurs et artisans gourmands du marché?
J’aime imaginer des brunchs des fêtes qui sont non seulement composés d’aliments locaux, mais qui permettent aussi de valoriser des surplus du festin de la veille ou des jours précédents. Ainsi, le surplus de pain frais ou de panettone de son boulanger peut devenir un pain doré, garni de sirop d’érable ou de cette petite tartinade fruitée qui accompagnait notre plateau de fromage. On pourrait aussi penser à cuisiner un pouding au pain déjeuner, servi avec des pommes caramélisées et un trait de ce sirop de cassis qu’on avait mis dans notre punch. Vous êtes plus type salé? Le pouding au pain se cuisine côté salé aussi, les italiens appellent cela une strata. Pain, œufs, et les garnitures issus des aliments qu’il vous reste : dinde ou jambon effiloché, fromage, poisson fumé, légumes rôtis, etc. Vous pourriez aussi servir un reste de légumes racines rôtis avec un surplus de poisson fumé et un œuf poché.
Tout ceci ne représente qu’un soupçon d’inspiration pour vos menus. J’espère que ces idées sauront inspirer de tous petits ajustements qui font, mis bout à bout, une réelle différence pour les producteurs et artisans locaux. Rendez-vous au marché pour vous sentir parfaitement inspirés à locavoriser vos festins!
Je vous souhaite de douces, lumineuses et savoureuses Fêtes!
Julie Aubé est une nutritionniste passionnée par les saveurs du territoire québécois, l’agriculture durable et l’agrotourisme. Idéatrice des Événements Prenez le champ!, elle joue les entremetteuses en provoquant la rencontre des curieux gourmands avec les producteurs de chez nous. Formatrice et conférencière, elle collabore régulièrement à des magazines et à des sites web, en plus d’alimenter son site JULIEAUBE.com. En 2016, elle publiait le livre Prenez le champ! aux Éditions de l’Homme, et elle vient de faire paraître cet été, chez le même éditeur, son second livre Mangez local!, rempli de techniques et de recettes pour locavoriser son alimentation au fil des mois. Un petit guide aux grands espoirs d’outiller et d’inspirer à suivre le rythme des saisons au menu. Suivez Julie sur Facebook et Instagram.
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