La Fournée des Sucreries de l'Érable : le secret est dans la tarte !

Serge Boivin préparant des tartes
Jessica Dostie, Magazine Caribou
Portraits de famille

Comme Panoramix et sa proverbial potion magique, Serge Boivin, le propriétaire de la Fournée des Sucreries de l'Érable, garde secrète la recette de sa populaire tarte au sirop d'érable. «Même après toutes ces années, je suis encore le seul qui fait l'appareil des tartes chaque lundi, confie-t-il derrière le comptoir de son kiosque du Marché Jean-Talon. Plein de gens et de chefs ont essayé de la copier - même le New York Times a tenté d'avoir la recette ! -, mais personne n'a jamais réussi à reproduire son goût et sa texture. »

 

Zoom sur l'appareil à tarte

 

Les ingrédients, au nombre de quatre, sont pourtant simples : du sirop d’érable ambré (« surtout pas le clair », avertit le sympathique sexagénaire), des œufs, de la cassonade et du beurre. « La méthode, la séquence et les quantités font toute la différence », explique-t-il d’un ton énigmatique.

De Frelighsburg à Montréal

Pour la petite histoire, Serge Boivin n’est pas lui-même l’auteur de ladite recette. Il n’avait même aucune expérience en cuisine avant de se lancer ! Ex-directeur général d’une entreprise fabriquant des véhicules spécialisés, l’homme d’affaires a décidé à 35 ans de faire un virage à 180 degrés à la fin des années 90 en se portant acquéreur d’une fabrique artisanale de petites douceurs maison bien établie dans l’ancien magasin général du village de Frelighsburg, dans les Cantons-de-l’Est, son patelin d’adoption.

« C’était ma condition pour acheter : avoir la recette de la tarte au sirop d’érable, se souvient-il. Je n’ai toutefois jamais pu savoir d’où elle venait exactement, mais je suspecte que son origine n’est pas aussi mystérieuse que ça en a l’air. C’était peut-être tout simplement une recette écrite sur une canne de sirop. » Quoi qu’il en soit, dès la première bouchée, on sait que cette tarte aux notes de bonbon à l’érable est unique en son genre. « C’est le meilleur dessert que j’ai mangé de ma vie », s’emballe-t-il, pas peu fier.

Pâte à tarte

 

Le succès ne s’est pas fait attendre. 

« Je sortais d’un emploi stressant et je m’étais dit que ce serait tranquille, que j’en profiterais pour prendre un café avec les clients, poursuit-il. Mais quand la saison morte est arrivée et qu’il ne se passait plus rien au village, j’ai réalisé que je m’ennuyais. C’est là que j’ai eu l’idée de répliquer le concept ailleurs afin d’être occupé toute l’année. » 

Tartes prêtes à être enfournées
 
Questions en rafale à Serge Boivin

La grande famille des Marchés publics de Montréal est forte des producteurs, des marchands et des artisans qui la composent. Depuis des années et des générations, ils se lèvent tôt, expérimentent, ratent parfois, recommencent tout le temps, veillent, récoltent et réussissent ! Jour après jour, ils se tiennent fièrement debout derrière leurs étals comme au bout d’une table où ils nous invitent à manger. Ils sont le cœur et l’âme d’un marché, l’essence de sa personnalité, la raison pour laquelle on a envie d’y retourner. La série Portrait de famille tient à rendre hommage et à raconter l’histoire de ces piliers de nos Marchés publics.

Ce projet a été financé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du Programme d’appui au développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire en région.

Logo MAPAQ