
La cueillette sauvage printanière
Avec les journées qui s’allongent et le sol qui se réchauffe, les jardiniers préparent leur potager. Mais saviez-vous que de véritables trésors se cueillent en pleine nature dès le début du printemps? Nutritives et savoureuses, les plantes sauvages comestibles font partie des aliments locaux de notre territoire. Pour les consommer de manière responsable, la prudence est de mise pour la sécurité des cueilleurs, mais aussi pour celle de la nature.
Les érablières sont des écosystèmes fascinants au printemps dans lesquels on trouve des plantes comestibles éphémères, telles que l’ail des bois. Lorsqu’il est abondant, il se prélève une seule feuille par plant, et sur quelques plants seulement. Les feuilles peuvent être hachées, puis conservées au congélateur dans des cubes à glaçons recouverts d’huile qui pourront ensuite être ajoutés aux vinaigrettes, aux marinades ou pour sauter des légumes. Le goût des feuilles est plus doux que celui des bulbes, qu’il est préférable de ne pas cueillir pour préserver la ressource. L’ail des bois, trop souvent victime de sa popularité, est d’ailleurs protégé par la loi. Informez-vous adéquatement et prenez le temps de réfléchir à l’impact de votre cueillette sur le milieu avant d’en cueillir.
Les pousses de sapin baumier, véritable trésors de la forêt, se cueillent avec parcimonie ici et là au bout des branches. Une fois séchées, elles développent une odeur particulière, et leur saveur est sucrée et boisée à la fois. En infusion, elles sont incomparables. Une autre façon de les mettre en valeur, c’est de les faire macérer dans un miel local pendant environ 4 à 6 semaines. On obtient alors un miel au léger goût de sapin, excellent dans les marinades, les vinaigrettes ou même à la cuillère !
À la sortie de la forêt, en plein soleil, un autre comestible, souvent mal aimé pour sa vigueur et son abondance attend le cueilleur : le fameux pissenlit. Au printemps, ses feuilles très nutritives et moins amères qu’en été sont parfaites pour faire des réserves, notamment sous forme de pesto. Dès la mi-mai, il est possible de remplir son congélateur de ces petits pots précieux, bien avant que le basilic du jardin ne soit prêt.
Parmi les merveilles printanières, plusieurs ont une croissance lente, parfois sur plusieurs années. Leur cueillette doit donc se faire avec parcimonie, en tenant compte du milieu et de la quantité d’individus.
Avant de sortir avec votre panier à la main, voici un résumé des techniques de base de la cueillette responsable :
Pour cueillir de manière responsable, apprendre à observer et aller chercher les connaissances nécessaires est essentiel. La cueillette permet de regarder la nature sous un autre œil, de mieux la comprendre et d’avoir envie d’en prendre soin… Car au fond, la cueillette sauvage n’est-elle pas une belle excuse pour nourrir notre lien avec elle ?
Texte de Joanie Bélanger de L’atelier de cueillette.
Photo : Nancy Parisella
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