Fromagerie Qui lait cru !?! : Quand la passion l’emporte

Président et fondateur de Fromage CDA, formateur depuis une dizaine d’années dans des écoles de cuisine et aujourd’hui propriétaire de la fromagerie Qui Lait Cru !?!, il continue de faire rayonner son expertise avec une grande passion. 

À 70 ans, Daniel Allard pourrait profiter d’une retraite bien méritée, mais pour celui qui a consacré plus de 35 ans de sa vie à l’univers fromager, la passion demeure plus forte que le repos. 

Il a débuté dans l’alimentation en France, dans les années 80, à 28 ans. C’est là qu’il a développé ses connaissances fromagères avec plusieurs visites de fromageries, des rencontres d’experts et l’apprentissage de techniques propres au fromage. 

Lorsqu’il a repris le magasin, le plus grand défi était de ramener la clientèle et surtout de la fidéliser. En un an et demi seulement, « le chiffre d'affaires a quadruplé », explique le fier propriétaire. 

La mission de la fromagerie est claire, offrir les meilleurs produits possibles, au meilleur prix possible. Le fromage reste un aliment coûteux, et Daniel souhaite que Qui Lait Cru !?! demeure accessible, tout en proposant la plus grande variété. 

Au dire de monsieur Allard, ce qui les distingue des autres fromagers de Montréal, c’est son emplacement au marché Jean-Talon et sa gérante, Annie. Il se considère chanceux de l’avoir dans son équipe. 

Et pour bien choisir un fromage, Daniel recommande de commencer par sa texture préférée : ferme ou fondante, croquante ou crémeuse. Ensuite, toujours goûter les fromages doux avant les plus corsés. 

Selon lui, avec la qualité des fromageries du Québec, la province n’a plus grand-chose à envier à l’Europe. D’ailleurs, 65 % des quelques 350 fromages offerts dans le magasin proviennent de la belle province. 

« Qui l’eût cru de retrouver ces produits-là à ce magasin-là », explique-t-il. 

Il faut savoir que, dans les dernières années, il y a eu beaucoup de problèmes, surtout en Europe, concernant le fromage au lait cru. Pour éviter les enjeux, ils n’en vendent que très peu. 

La majorité de leur fromage provient de lait thermisé, un procédé qui élimine les mauvaises bactéries tout en conservant les bactéries bénéfiques. En d’autres mots, c’est un lait qui n’est ni cru ni pasteurisé, qui se trouve entre les deux. 

La retraite... pas si vite 

« Je ne vais pas m’arrêter tout de suite, croyez-moi », lance-t-il en souriant. « J’ai hâte de parler aux gens, aux consommateurs, de parler de fromage. Faire goûter les produits, c’est comme… mon Dieu, que ça va être le fun, mais ce ne sera pas tout de suite ! Donnez-moi encore deux ou trois ans », ajoute-t-il.