Profitez de la 3e saison des Kiosques de la Relève !
Nos agriculteurs de la relève sont de nouveau au rendez-vous depuis le 5 mai dans les Marchés publics de Montréal. Qui sont-ils ? Que proposent-ils ? Pourquoi faut-il les découvrir? Nous vous disons tout !
Depuis 2021, les marchés Jean-Talon, Atwater et Maisonneuve accueillent, de mai à octobre, des dizaines de jeunes agriculteurs du Québec grâce aux Kiosques de la Relève. Ce projet permet à de petites entreprises agricoles, souvent en démarrage, de disposer d’installations clé en main un jour par semaine pour faire découvrir leurs produits. Une initiative unique en son genre et très populaire, aussi bien parmi les jeunes agriculteurs que des clients des marchés publics !
Comme l’explique d’ailleurs Nicolas Fabien-Ouellet, directeur général des Marchés publics de Montréal, « les Kiosques de la Relève sont venus répondre aux besoins particuliers de la nouvelle génération d’agriculteurs, qui n’ont pas encore le volume de production, ni la main-d’œuvre nécessaire pour s’installer parmi nous sept jours sur sept, tout en assurant leur travail au champ. Avec cette nouvelle formule locative simplifiée, on accompagne toute une cohorte de nouvelles fermes pour faciliter le développement de leur production, stimuler l’agriculture de proximité au Québec et la mise en marché sans intermédiaire à Montréal. »
En parcourant les médias, on sait que les jeunes qui souhaitent reprendre la mission agricole de leur famille, ou bien se lancer par passion dans cette branche, vivent des enjeux majeurs. À commencer par la forte spéculation qui touche les terres arables, dont la valeur a bondi de 248 % au cours des 10 dernières années, selon des données compilées par Financement agricole Canada.
« Je loue la terre familiale que j’exploite à Mirabel, car je serais incapable pour l’instant de l’acquérir. Les prix sont exorbitants », confirme Léandre Raymond Desjardins, un ancien cuisinier qui a fondé sa ferme maraîchère Les jardins de la fourchette en 2021. Participant de la première heure aux Kiosques de la Relève du marché Jean-Talon, il apprécie énormément cette initiative qui lui permet de développer tranquillement ses activités commerciales, centrées autour de la vente directe, d’abonnement à des paniers maraîchers hebdomadaires et de livraisons aux restaurants.
Mais le prix des terres n’est pas le seul défi relevé par les agriculteurs de la relève. Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), rappelle que « les problèmes de main-d’œuvre, l’inflation des prix (carburant, intrants, équipements, etc.), l’adaptation aux nouvelles technologies, tout cela joue sur le niveau d’endettement des agriculteurs québécois. Si bien qu’aujourd’hui, 1 dollar de recettes équivaut à 8 dollars d’investissement, contrairement à 2 dollars d’investissement avant. On peut comprendre que plusieurs d’entre eux s’essoufflent. »
Caron insiste aussi sur l’importance de la relève agricole, à une époque où 40% des entrepreneurs agricoles n’en ont pas de prévue et qu’ils ont 54 ans en moyenne. « C’est préoccupant, alors il faut encourager de notre mieux les jeunes qui choisissent ce métier. C’est ce que nous faisons à l’UPA en contribuant aux Kiosques la relève, que nous considérons comme de magnifiques vitrines pour les jeunes agriculteurs, qui peuvent tester leurs produits et tisser des liens de confiance avec les consommateurs. »
Les Kiosques de la Relève constituent donc une solution concrète aux enjeux de commercialisation de la nouvelle génération d’agriculteurs. Pilotés par les Marchés publics de Montréal, ce projet a tout de suite bénéficié du soutien de la Ville de Montréal, du MAPAQ et, bien sûr, de l’UPA qui règle 50% des frais locatifs des kiosques.
Un bon coup de main qui a rendu possible la participation, pour l’année 2022 seulement, de 26 entreprises agricoles de la relève : maraîchers bio, agriculteurs urbains, producteurs d’ail, de fines herbes et de fleurs comestibles, éleveurs, viticulteurs, cueilleurs… Bref, de tout pour tous les goûts.
La saison 2023 sera tout aussi emballante, avec deux kiosques dédiés au Marché Jean-Talon, deux autres au Marché Atwater et un au Marché Maisonneuve. Depuis le début du mois de mai, de jeunes producteurs de micropousses, de champignons et de plantes comestibles, ainsi que des éleveurs de canards de pâturage et de bœuf Highland ont déjà donné rendez-vous aux visiteurs. Et ce n’est qu’un début, puisque la programmation des Kiosques de la relève s’étire jusqu’en octobre !
Plusieurs fermes innovent d’ailleurs au sein de cette liste. En plus de vendre leurs produits, elles ont commencé à y établir un point de chute d’abonnement pour des paniers maraîchers précommandés. Une formule hybride qui fait des heureux, puisque les clients qui récupèrent leur précommande peuvent aussi compléter leurs achats avec des arrivages du jour.
Il faut donc s’attendre, une nouvelle fois, à des moments précieux de découverte, de gourmandise et d’échanges aux Kiosques de la Relève. Léandre Raymond Desjardins, qui débarquera dès le mois de juin avec sa quarantaine de légumes en culture bio-intensive non mécanisée, a d’ailleurs très hâte de revivre cette expérience : « Je me libère chaque semaine avec plaisir pour venir occuper le kiosque, dit-il. Le contact direct avec les clients, c’est précieux. Ce sont des gens curieux, ouverts, qui s’intéressent à nos produits comme à notre histoire. Ils viennent s’inspirer auprès de nous, et ils nous inspirent tout autant en retour. Tout le monde y gagne ! »
Un texte de Sophie Ginoux
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